nom : Fields. Le nom de son père, de sa soeur aussi. Comme le veut la tradition. Il ne s'est jamais vraiment arrêté à contempler son nom. Un mot commun, sans fioriture, sans poésie. Champs. prénom(s) : Un prénom plus spécial que son nom de famille. Une histoire qui se cache derrière. Manolo. Un prénom d'origine espagnole qui ne correspond ni à son accent prononcé, ni aux traits de son visage. Nommé en l'honneur d'un ami de ses parents, rencontré par hasard alors qu'ils voyageaient en Espagne. Il n'a jamais rencontré l'homme à qui il servait d'hommage ambulant, mais, à chaque fois que ses parents se remémorent les souvenirs de leur périple, cette lueur particulière brille dans leurs yeux et, Manolo, il en vient à se dire qu'il l'aime bien, ce prénom. date et lieu de naissance : C'était ici-même, à Swansea que Manolo a vu le jour. Une journée froide de septembre, de pluie et de vents violents. Comme présage pour un garçon qui deviendrait un jour un homme fougueux et imprévisible. C'était le dix-sept septembre '88. âge : Le cap de la mi-vingtaine a déjà été franchi et, chaque jour, il se rapproche un peu plus du fatidique trente ans. Il lui reste encore quelques années, à vingt-sept ans, mais il pensait qu'il avait tout. Il avait quitté la maison en colocation, il vivait dans un appartement avec sa Ariane, un bon boulot. Bref, il avait tout. Maintenant, ça s'écroule, il recule, perd ses repaires, ses acquis. origines : Père gallois, mère britannique. Peut-être qu'en se donnant l'effort de retracer l'histoire de ses ancêtres, il trouverait des origines fascinantes. Mais, Manolo, il n'a jamais été trop porté vers l'héritage. Sans doute un projet trop laborieux pour celui dont on ne parvient qu'à retenir l'attention pour un court instant. études/métier(s) : Manolo, il n'a jamais vraiment su ce qu'il voulait faire quand il serait "grand". On blâmait la jeunesse, qu'en prenant maturité, il trouverait sa voie. Ce ne fut pas réellement le cas. Il a choisi ses études un peu au hasard, se réorientant à quelques reprises. Changeant d'intérêts, changeant d'ambitions. Il a fini par trouver un domaine dans lequel il pouvait s'épanouir. La publicité. Un métier taillé sur mesure, ou presque. Il a le charme, le charisme pour attirer les clients, vendre ses idées, ses concepts. Les projets s'enchaînent rapidement et lui offrent cet impression de ne jamais faire la même chose. Et il s'en sort bien, loin de l'adolescent qui enchaînait les boulots, jetant son tablier pour un oui ou un non, une fois qu'il s'était lassé de la nouveauté. statut civil : Seul. Célibataire depuis quelques jours, semaines. Ça semble encore flou, irréel. Sa vie a basculé d'un coup, en une nuit. Et c'était comme s'il n'avait pas encore complètement assimilé le choc. Et puis il y avait ces souvenirs qui lui revenaient, ces parfums trop familiers qu'il pouvait percevoir, son esprit qui lui jouait des tours. Cette odeur de fraise bien distincte qu'il ne pouvait qu'associer à la chevelure d'Ariane. A son oreiller. Et puis c'est dans ce lit à moitié vide, à moitié froid qu'il se réveille à chaque matin. statut familial : Des parents amoureux, unis depuis leur rencontre. Une rencontre fortuite, deux âmes sœurs qui se sont trouvés par hasard en voyage, partis à la découverte du monde. Des années plus tard, deux enfants plus tard et ils sont toujours là, ensemble, forts. Malgré ce modèle, Manolo n'est pas comme eux. Il a essayé de l'être, a réussi à l'être pendant des années. Puis, sa vraie nature a refait surface. Peut-être bien que c'était inévitable, qu'il ne faisait que prétendre. Il ne sait pas, ne sait plus. péchés mignons : Une bonne bière, en bonne compagnie ou seul, aller au cinéma seul, en plein jour, avoir la salle que pour lui ou partager la solitude avec quelques cinéphiles dispersés dans la salle, les matchs de rugby, le café et le thé à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, lire son horoscope et celui correspondant aux signes astrologiques de ses amis lorsqu'il feuillette le journal, attirer les regards, les rôtis du dimanche, la pizza, le shampoing aux fraises d'Ariane ou plutôt sentir cette odeur sur elle, dans le lit qu'ils partageaient, sur ses propres vêtements quand elle s'était endormie contre lui. plus grand regret : La logique serait sans doute de dire que son plus grand regret est d'avoir trompé Ariane. C'est ce qui a causé leur rupture, après tout. C'est ce qui lui a fait perdre sa petite amie, son meilleur ami et mis la discorde de la chose qui était la plus stable dans sa vie : leur bande. Pourtant, il n'arrive pas à le regretter, pas totalement. Pas vraiment. Il est comme obsédé, obnubilé par l'idée qu'Ariane soit amoureuse de James. Ils étaient ensemble, en voyage. Seuls, trop longtemps. Au quotidien, il pouvait faire taire cette petite voix désagréable, sournoise dans sa tête qui lui répétait qu'il se passait quelque chose. Il les voyait, il était celui qui rentrait avec Ariane. Mais elle était partie, il s'ennuyait d'elle, il n'y voyait plus clair. La froideur de leur lit le laissait imaginer le corps de sa petite amie entrelacé dans celui de son meilleur ami. Et la seule façon qu'il a trouvé pour faire taire cette voix, ne serait-ce que momentanément, c'était de s'abandonner avec quelqu'un. Peut-être que son plus grand regret c'est de s'être fait prendre. Peut-être que c'est d'être tombé amoureux, vraiment amoureux de quelqu'un qui ne l'aimerait jamais complètement, uniquement. plus grand rêve : L'homme qui se lasse de tout. L'homme indécis, celui qui change constamment d'idée, d'envies, de cap. Peut-être que Manolo n'a simplement pas de rêve. Peut-être que, s'il en avait un, il pourrait se poser quelque part, arrêter de voguer dans tous les sens. traits de caractère : ambitieux, attentionné, beau parleur, charismatique, confient, cynique, désordonné, distingué, extraverti, fougueux, franc, impatient, impulsif, incertain, insolent, jaloux, opportuniste, passionnel, persévérant, possessif, protecteur, rancunier, sociable, taquin, tendre, vif. groupe : stone.

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Manolo c'est un gars de bande. Sociable, amical. Il aime quand il y a de la vie autour de lui, il aime quand ses amis parlent fort, rient assez pour que les têtes se retournent vers eux au Snow Crow. Mais c'est une personne qui a besoin de solitude, aussi. De pauses, de time out. Il y a ces journées où il éteint son portable, où il se coupe du monde. Il ne faut pas s'inquiéter, pas le chercher. Il réapparait toujours à temps. Un des endroits de prédilection de ces journées de solitude est le cinéma. La grande pièce sombre, un endroit où le silence est de mise. On s'oublie, on se perd dans l'histoire. Le temps s'arrête pendant une heure ou deux. Et puis la vie reprend, on sort de la salle et on réalise que la vie a continué, sans nous. Et c'est quelque chose qu'il trouve particulièrement satisfaisant. ♒ S'il y a bien une chose qu'on lui a reproché toute sa vie, c'est son indécision, cette insatisfaction profondément encrée en lui. Incapable de resté heureux, rassasié. Il veut plus, il veut moins, il veut quelque chose de complètement différent. Ça le rend imprévisible. Dangereux, même. Avec son tempérament fougueux, il peut prendre des décisions irrationnelles, précipitées. Il le sait, le réalise. Mais, dans son cœur, réside cet ennui inévitable qui s'empare profondément de lui. La seule chose qui a su restée stable, intacte au cours de sa vie, c'est ses amis. Cette bande, soudée. Unie par leurs points communs, mais aussi leurs différences évidentes. Par sa faute, cette bande s'est divisée. On tranche entre James et lui. Et il vient à se demander si, au final, ils n'étaient pas à l'abri de ces changements constants dans sa vie. Peut-être que leur temps est révolu. Peut-être, mais il n'est pas prêt à faire ses au revoir. Il s'accroche, il est revenu dans la maison. En colocation. Il accepte les coups de Mara, du mieux qu'il le peut, il accepte les malaises et les silences. Parce qu'il tient à eux, à ses amis. À ses piliers. ♒ Manolo et les femmes. Il les attire, il les aime. Il n'a pratiquement jamais connu le célibat. Toujours accompagné, le plus souvent par une nouvelle conquête à son bras. C'était la normalité. L'homme éternellement insatisfait ne saurait trouver une femme suffisamment intéressante pour retenir son attention éternellement. ♒ Mais il avait Ariane. Son amie, celle qu'il connaissait depuis si longtemps. Celle qui le connaissait au-delà du charisme et des belles façons. Lui, vraiment. Profondément, sans façade ou échappatoire. Peut-être que c'était la raison pourquoi son regard retournait inévitablement sur elle. Il y avait des non dits entre elle et James. C'était ce qui le stoppait. Elle était hors limite. Et James qui ne faisait rien, ne disait rien. C'en était trop pour Manolo qui n'avait jamais su se retenir d'aller chercher ce qu'il désirait. Peut-être que c'était une trahison envers son amitié pour James, mais il l'a fait du mieux qu'il le pouvait. Pas de jeu, pas de séduction. Pas avec elle. Que du vrai. Il voulait que ce soit différent d'avec les autres qu'il avait connu. Sincère, doux. Durable, réel. Pour elle, il a changé. Il lui a prouvé qu'il pouvait être sérieux, stable. Il s'est l'est prouvé à lui-même, aussi. Aujourd'hui, il ne sait plus s'il avait vraiment changé ou s'il avait prétendu pendant ces quatre années. ♒ La jalousie. Comme une maladie qui s'empare de sa raison, de sa rationalité. Il y avait peu d'occasions où il était certain de ses choix, sûr de ses désirs. Mais, elle, il savait. Il savait qu'il l'aimait. Vraiment, profondément. Son amour pour Ariane était clair dans son esprit, tout comme le désir de protéger cette seule chose qui semblait certaine dans sa vie. Il la voulait pour lui, tout simplement. Sans doute égoïste, en se doutant des sentiments de James pour Ariane au moment où ils se sont découverts sous un nouveau jour. Il espérait que son ami passe à autre chose, trouve quelqu'un. Comme lui avait trouvé Ariane. Peut-être qu'il l'a fait. Il a trouvé Susie, après tout. La jalousie de Manolo ne s'était pas dissipée pour autant. Il se retrouvait à douter des sentiments d'Ariane pour lui et pour James à chaque fois qu'il les savait ensemble. Et ce soir-là, il avait bu. Seul, chez eux. Et ça semblait clair dans son esprit : il devait se changer les idées, s'oublier. L'oublier elle, aussi. Ou peut-être la blesser, comme elle le blessait - volontairement ou non. Et il n'avait pas bronché quand elle l'avait surpris dans leur lit avec une autre. Parce que c'était suicidaire, désespéré, presque calculé. Il n'avait pas prévu, pas souhaité qu'elle le trouve. Qu'elle le sache. Mais il voulait avoir ce pouvoir sur elle, savoir que lui aussi se jouait d'elle, comme elle se jouait de lui. Peut-être qu'il avait besoin de la blesser elle pour dissimuler à quel point il était blessé, lui. Il paye le prix de ses actes, mais il a besoin d'elle. Parce qu'il l'aime, parce qu'il ne peut supporter qu'elle ne l'aime plus, malgré tout, et que, en vérité, sans elle … il ignore peut-être bien qui il est devenu. ♒ Manolo, c'est aussi des road trips. Partir on ne sait trop où, s'arrêter de rouler quand on tombe de fatigue, quand on a faim ou qu'on va manquer de gaz. Explorer, improviser. Avec Ariane, aussi. Leurs âmes aventurières, curieuses. C'était ces arrêts dans des librairies de bouquins usagés. C'était de tenir les livres qu'Ariane voulait ramener à la maison, pendant qu'elle fouinait un peu partout. C'était d'insister pour arrêter chez les disquaires qu'ils croisaient. Pour s'acheter quelques vieux vinyles à ajouter à sa collection, à la recherche d'une perle rare, un petit trésor oublié dans une ville anonyme. C'était aussi de lire les romans qui avaient fait rêver Ariane. Pour lui faire plaisir, mais aussi pour la découvrir au travers de ces récits qui l'avaient émue. C'était d'écrire des petits messages dans les marges de ses lectures en cours. D'attendre patiemment, des jours ou semaines, qu'elle tombe dessus et lui lance ce petit regard particulier. Manolo c'était une routine bien installée, malgré un quotidien rempli d'attentions et de surprises. ♒ Et, maintenant, Manolo c'est un type perdu.