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| we can't build our dreams (maniane) | |
| Auteur | Message |
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Manolo Fields
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| Sujet: we can't build our dreams (maniane) Mar 16 Fév - 20:00 | |
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i don't feel no remorse, and you can't see past my blinders ophelia, you've been on my mind, girl, like a drug. ophelia, heaven help a fool who falls in love
Il était devant la maison. Toujours dans sa voiture, la gorge nouée. Il tenait le volant fermement, ses jointures blanchies par la force déployée. Le trajet s'était effectué rapidement, machinalement. Comme si c'était encore normal de se rendre sur la Aberdeen drive. Comme si c'était encore là 'la maison'. Le quartier restait inchangé. Les mêmes maisons, les mêmes rues tranquilles. Le même silence. La vie continuait ici, malgré tout ce qui s'écroulait autour de Manolo. Ils aimaient le quartier, paisible et pittoresque. L'endroit tout désigné pour y vivre longtemps, pour y élever une famille. Et, aussi flou que ça lui paraissait aujourd'hui, c'était une pensée qui ne l'avait même pas effrayé lorsqu'ils avaient acheté la maison. Il se disait que c'était gaspiller que de laisser la maison vide, inhabitée. Mais il ne pouvait pas y vivre. Pas seul. Il ne se faisait pas suffisamment confiance pour être laissé à lui-même dans cet endroit qui avait été leur nid d'amour, un lieu rempli de promesses et d'avenir. Mais, en quittant le boulot, il n'avait pu se retenir de rouler jusque là. Les plantes. Elles avaient besoin d'être arrosées. Ironiquement, il n'avait dû les arroser que deux ou trois fois durant les dernières années. Toujours sous le regard désespéré et amusé d'Ariane. Mais, dans la maison qu'il partageait à nouveau avec ses amis, elles lui revenaient sans cesse en tête. Peut-être parce que c'était leurs plantes. Peut-être parce qu'il avait besoin d'une excuse pour se rendre là-bas. Une excuse pour aller ressentir sa présence. Parce que, même si elle n'y était pas, il y avait d'elle un peu partout. Et l'idée qu'il les retrouve mortes, desséchées, ça voudrait peut-être dire qu'il n'y avait plus d'espoir pour eux non plus. Une grande respiration et un soupire. Il relâcha enfin ses mains du volant, prêt à affronter la torture que représentait de franchir le seuil de la porte. Il marcha rapidement jusqu'à la porte, jouant nerveusement avec les clés de la maison dans sa main. La tête trop pleine, trop confuse pour vraiment porter attention à ce qui l'entourait. Une fois à l'intérieur, c'était les parfums. Les odeurs qu'Ariane avait choisies pour les différentes pièces, différentes occasion. Renfermées depuis plusieurs jours, elles lui paraissaient amplifiées. Ça sentait elle, eux. Leur chez soi. Un petit pincement au cœur. Et il déposa ses clés sur la petite table près de l'entrée, comme il l'avait fait tous les soirs pendant les trois dernières années. Et c'est là qu'il remarqua. Remarqua le manteau qu'il reconnaissait. Elle était là. Manolo resta figé quelques secondes. Incapable de décider de ce qu'il devait faire, déchiré entre l'envie de prendre ses clés et repartir ou bien appeler son nom, aller la retrouver et la forcer à l'écouter, essayer de la convaincre de le reprendre, de mettre ça derrière eux. Mais, même lui, ne croyait pas sincèrement que c'était une situation possible, pas après tout ce qui était arrivé. Pas après qu'elle ait eu le réflexe d'aller chez James. Pas après les clans qui se formaient au sein de leur groupe d'amis. Mais il le désirait quand même. Plus que tout. Il pouvait entendre du bruit provenant de l'étage, il devinait qu'elle devait être dans leur chambre et le motif de sa présence devenait clair : elle venait récupérer ses choses. Ce n'était pas un retour au bercail, elle ne rentrait pas auprès de lui, ni pour le voir. Manolo hésitait, mais l'envie de la voir était plus fort et il laissa ses pieds le guider jusqu'à elle. Il s'arrêta finalement au cadrage de la porte de la chambre, leur chambre. C'était difficile de chasser les souvenirs de la nuit où tout avait changé de son esprit. En particulier l'expression sur le visage d'Ariane alors qu'elle l'avait trouvé avec une autre dans leur lit. Manolo déglutit péniblement alors que ses yeux se posèrent sur elle. Sur sa silhouette menue, tournée de dos à la porte, à lui. Elle ne semblait pas l'avoir entendu. Et il se demandait quoi dire. Et peut-être que, accoté contre le cadrage de la porte, il l'empêche inconsciemment de prendre la fuite, bloquant la seule issue de la pièce. Il se racla la gorge, comme pour annoncer faiblement sa présence. Il remarqua le léger sursaut d'Ariane et comment ses épaules restèrent crispée, tendues. Comme si un monstre était entré dans la pièce. " Ariane … " Sa voix était faible, presque un chuchotement. Un soupir. Il passa ses mains devant son visage. La revoir là, devant lui. C'était comme réalisé à quel point il était fatigué, crevé, perdu. Ces nuits écourtées des dernières semaines avaient raison de lui et de la voir le forçait à en prendre conscience. Le poids du monde qui s'abatait sur ses épaules. " God, you're beautiful. " Il ignorait si elle l'avait entendu. C'était mieux si ce n'était pas le cas. C'était plus un supplice qu'un compliment. " Please, stop packing. We can work this out. I know we can... " Une petite pause, il se ressaisit un peu. Essayant d'afficher un air plus sûr. " I can't go on without you. " |
| | | Ariane Monroe✻ fall like a snowflake
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| Sujet: Re: we can't build our dreams (maniane) Mer 17 Fév - 10:43 | |
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Run and hide, it's gonna be bad tonight, Cause here comes your devil side It's gonna ruin me. It's almost like, slow motion suicide Watching your devil side, get between you and me
Le pas de la porte s’est révélé pour Ariane un véritable obstacle, elle a passé près d’une demi-heure, assise sur la balancelle du porche à regarder ses belles roses, qu’elle a chéri durant plus de trois ans. Elle les a aimées, chéries, s’en est occupées avec tant d’amour et d’attention, car elles étaient (sont ?) comme une preuve de l’amour de quatre belles années. Assise là, elle a observé ce quartier paisible, il lui rappelait avec une douleur lancinante les souvenirs de leur emménagement ; celui de l’après-midi à planter ces roses les mains dévorantes d’amour de Manolo sur ses hanches ; les soirées à rire avec Mara sur cette balancelle interrompues par Manolo qui rentrait ; ces soirées avancées à attendre le retour de Manolo pour diner avec lui en amoureux ; ces soirées romantiques qu’elle organisait pour son amour, celui qu’elle pensait l’amour de sa vie, car même si James est son âme sœur, Manolo lui est, était l’amour de sa vie. Elle l’a pensé, elle le pense aussi, le soir quand elle est seule dans ce grand lit et son corps hurle le manque de celui de Manolo. Puis elle a pris son courage à deux mains, ou est-ce de la lâcheté de s’être assuré qu’il n’est pas à « la maison ». Cette pensée lui a arraché une vague d’émotions presque incontrôlable qu’elle a ravalé avec douleur. Par habitude elle va pour déposer ses clés dans le bol à cet usage et se ravise en les glissant dans la poche de son trench beige. Elle défait se dernier et le dépose par fâcheuse habitude sur le dossier du canapé. Elle ne s’attarde pas au rez-de-chaussée, l’envie de voir les photos, les livres renfermant des mots secrets, ou encore se souvenir de tous ses moments que renferme la maison n’y est vraiment pas. Elle fuit à l’étage d’un pas lourd, comme ce soir-là, remonter ces même marches qui craquent de vieillesse, l’excitation de le surprendre se transforme en angoisse, en peur maintenant qu’elle sait ce qu’elle verra, ce qu’elle regardera… le vide de son âme, la froideur de son regard, l’absence d’amour qui l’avait fait tant rêver. Elle arrive sur le palier de l’étage et prend un instant pour souffler. Ce n’est pas la première fois qu’elle affronte ce souvenir, elle est revenue déjà mais avec James. Cette fois elle lui a fait faux bond, ne désirant pas être un poids pour lui. Etre seule dans le silence angoissant de la trahison que renferme la maison est une autre chose qu’être avec la main dans son dos, la voix réconfortant de James. Ses talons claquent sur le parquet de l’étage. Le bas de sa robe vole dans un bruit de froissement après chaque pas, au fur et à mesure qu’elle se rapproche de la porte. Celle qui quand elle l’a poussé à tout changer dans sa vie. Elle respire profondément en tenant la poignée et la tourne en poussant la porte. La pièce est vierge, stérile, anormalement normale, comme si rien ne s’est passé. Mais dans l’esprit d’Ariane c’est toute la différence. Chaque râle, chaque son, chaque effluve, chaque détail hante son esprit. Elle se force à détourner son regard du grand lit. Seulement, comme une punition d’avoir été trop crédule face à cet amour faussé, elle s’avance et s’assoie sur le pied du lit. Ses doigts caressent le plaid du pied de lit tandis qu’elle tente de se souvenir d’autre chose que le corps de cette femme que les mains de Manolo caressaient avidement de désir. Mais rien, cette sensation de désir, de plaisir qu’elle avait avant quand elle rentrait dans cette pièce a vraiment disparu. Les larmes brouillent sa vision et son visage se tord de colère pour les retenir. Elle s’en veut comme personne de ne pouvoir faire abstraction de cet atroce souvenir. Le corps de cette femme est une chose, mais c’est le regard froid et vide de Manolo qui ne semblait pas surpris de la voir. Les questions de préméditation, de plan calculé, ou seulement d’habitude la taraudent depuis ce soir-là. Elle a remis en question après ce soir-là, quatre ans entier de relation, quatre ans de soi-disant fidélité, quatre ans d’amour illusoire. Elle laisse échappe un profond soupir saccadé s’échapper d’entre ses lèvres. Mais avant l’abattement le plus total, elle se redresse chancelante. Elle s’avance en titubant jusqu’à leur dressing et ouvre les portes. Elle descend une valise et la dépose ouverte sur le lit. Elle commence à la remplir, de robes, de chemisiers, de jeans. Elle vide cette maison de tous ces petits bout d’elle, voilà ce qu’est son objectif de départ, mais ses mains finissent par s’attarder sur les pans d’une chemise en denim. Inconsciemment ou pas elle porte le tissu de la manche à son visage, et dans une douce caresse sur sa joue, elle peut enfin se souvenir d’un souvenir heureux. Ses manches qu’il retrousse constamment pour exposer ses avant-bras puissants ; toutes ces fois où dans un désir dévorant et la folie du désir elle a fait sauter les pressions bien trop précipitamment, dans la cuisine, sur le pied du lit, dans la salle de bain ; ses cheveux dégoulinants d’eau après une douche. Un simple bout de tissu qui peut permettre enfin à sa mémoire de débloquer tous ces souvenirs qu’elle a cherchés pendant deux semaines. Puis, tout prend fin. Elle sursaute prise en flagrant délit par un raclement de gorge. Elle pense à James, ça serait normal qu’il la surprenne… puis non… finalement non. Le destin n’est pas si clément. « Ariane… » Un chuchotement, telle une brise qui caresse son oreille. Elle lâche machinalement le tissu et reste de dos, immobile les bras ballants contre son corps qui est sur le point de s’effondrer. Elle reste figée, les yeux fermés comme en espérant avoir juste rêvé cette voix. « God, you’re beautiful. » Les mots la frappent de plein fouet. Elle sert la mâchoire et encaisse silencieusement. Même si ce n’est qu’une complainte chuchotée, le silence de la maison laisse Ariane tout entendre. Se retourner ou rester comme impassible ? Son esprit tergiverse, il est dans deux camps à la fois depuis tellement de temps que choisir un choix puis l’autre d’après ne lui apporte rien. Elle stagne depuis ce soir-là, comme figée dans le temps. « Please stop packing. We can work this out. I know we can… » Puis un électrochoc, un coup de foudre inattendu qui la frappe. Elle voit enfin les vêtements en face d’elle. Le dressing à moitié vide, la pièce qui était leur chambre, le souvenir de cette soirée, son regard, juste Son regard. Tout lui revient, comme la fêlure sur l’image parfaite de son passé, de son histoire avec lui. « Don’t make fun of me. » Elle le murmure, le soupire. Acerbe, tranchante, trop franche, trop froide, pour ce soleil qu'elle était et qui rayonnait encore si sublimement il y a peu. « I can’t go on without you. » S’en est presque trop pour l’être si doux et tellement brisé qu’elle est. Ariane se retourne le regard noir de reproche, noir de tristesse, noir de désespoir. « You can’t ? Are you kidding me ?! » Sa voix est brisée et transformé par tout ce qu’elle ressent. Elle laisse se poser un silence à le regarder avec la plus grande incompréhension. Se moque-t-il d’elle ? Se rie-il d’elle à ce point ? N’a-t-il donc aucune limite dans cette supercherie qui a duré quatre ans ? N’a-t-il pas assez démontré sa stupide crédulité ? « Please, just….just do a U-turn… » Elle le revoit dans un mouvement de main en évitant soigneusement son regard pour ne pas souffrir ? Pour ne pas faire quelque chose qu’elle regrettera ? Pourquoi finalement Ariane ? Elle se retourne et continue de jeter des vêtements de sa valise, les mains fébriles, le cœur sur le point de s’arrêter sous la douleur que produit la présence de Manolo à l’entrée de la pièce. |
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