Ce n’est pas vraiment l’époque pour ça. Ce n’est pas le temps idéal pour ça. Ce n’est pas le moment pour s’évader et s’enfuir de la réalité. Seulement les dictâtes et les règles préétablies, Mara et Ariane n’en ont que faire. Partes sur un coup de tête, elles ont roulé sans s’arrêter. Ariane au volant, Mara à l’organisation musicale et la journée est déjà bien quand elles partent, mais elles s’en fichent, elles sont armées contre l’ennuie la faim ou la fatigue. Elles veulent juste voir du pays, se changer les idées. Être l’otage de sa meilleure amie est de loin la chose la moins désagréable au monde pour Ariane. Mara a débarqué chez James avec des ordres précis. Deux heures pour se faire à manger à emporter, pour faire le plein de boissons et non sans alcool, des litres de café dans des thermos, et de la bonne musique, de la musique pour filles, des trucs de filles quoi. Mara a embarqué Ariane comme ça la langue tirée pour narguer James qui semblait pas ravie. Mara a dû le sentir qu’Ariane avait, a besoin de ça. Une virée inattendue, imprévue, partir à l’aventure avec elle, juste elles deux. Les mains sur le volet et Ariane chantonne avec elle une vieille musique des année 80/90. Elle attrape son thermos de thé fruit rouges et bois une gorgée le regard sur la route de campagne. Ariane repose son gobelet et montre du doigt un endroit désert de verdure galloise. « Maybe you can to put us here. No one to disturb us. Perfect place ? » Elle n’attend pas la réponse verbale de Mara, connaissant son amie pour savoir qu’Ariane avait le flair pour les bons coins tranquilles. Elle garde la voiture sur le bord d’un petit sentier et sort de la voiture. L’air frais de la campagne souffle dans un vent de côte, mais c’est si revigorant. Elle ouvre le coffre de sa voiture et attrape le tas de couverture, six ou sept à tout casser, et va les déposer à un endroit proche du bord de la falaise, mais à bonne distance pour éviter un accident. Elle en installe deux au sol et se retourne pour voir Mara arriver avec le reste de leurs affaires pour une parfaite soirée entre fille. De son sac Ariane sort la mini-enceinte sur laquelle elle appuie pour déclencher la musique. Venus du groupe Banarama se déclenche et comme un hymne à la liberté d’une soirée entre fille, Ariane commence à se déhancher en faisant des mouvements de vagues avec ses bras en direction de Mara en se rapprochant d’elle. A sa hauteur elle lui frappe les fesses avec les siennes et la débarrasse de quelques trucs pour l’aider. Une fois tout en place elle passe ses bras autour du coup de Mara le regard fixé vers la mer devant elle. « Thank you for all… I need it. » Elle ne lui dit pas que c’est la meilleure amie du monde. Ariane ne lui dit pas qu’elle a besoin d’elle pour ça, pour être elle, pour redevenir elle, pour oublier ces deux semaines d’enfer, pour faire abstraction de quatre ans d’illusions. Non Ariane n’a pas besoin de mettre des mots sur ça, car Mara la comprend elle sait ce qu’Ariane a besoin ou non. Elles ne sont pas juré à jamais pour rien enfant. Elles sont deux pièces d’une même âme, simple âme, mais forte et aventureuse comme jamais pour les chemins imprévisibles de la vie.