Les escarpins dans une main et son sac dans l’autre, Ariane sautille sur place pour enfiler ses chaussures tout en écoutant le dernier Coldplay dans ses oreilles écouteurs enfoncés dans ces dernières. Elle ne peut s’empêcher de se dépêcher, presser par une requête de la plus importante. Plus importante qu’une requête de la reine mère elle-même, son Cloud la réclame à ses côtés. Cela fait un moment qu’elle ne s’est pas précipitée ainsi, elle entend James rire assis sur le lit, et elle se retourne le sourire aux lèvres. Après deux semaines à rester enfermée dans cette chambre qui est celle de James, à cohabiter avec lui pour ne pas à avoir à affronter la réalité, Cloud est cette bouffée d’air qu’elle a besoin dans sa vie à l’atmosphère de tristesse, de déprime et de peur. Elle dépose un baiser rapidement sur la joue de James dans un bruit de smack bruyant, il lui souhaite une bonne soirée, elle lui répond de ne pas l’attendre qu’elle rentrera peut être pas. Suite au message de Cloud elle s’était ruée sous la douche c’était fait toute belle pour son ami, car c’était Clay, son Cloud, c’était normale d’être belle pour lui, même s’il n’y a aucun sous-entendu dessous ce qui faisait doucement rire les gens qui ne les connaissaient pas. Clay est cet être que chaque personne devrait avoir dans sa vie. Il se fichait bien de qui Ariane est amoureuse, avec qui elle sort, qui elle aime, du moment qu’elle l’aime lui, Clay il s’en fiche. Il devait tellement s’en ficher, qu’il a dû oublier la réunion du groupe ce soir. Ariane lui en est reconnaissante finalement car elle sera seule avec lui. Elle sait que James fera en sorte qu’elle passe une bonne soirée même si elle n’est pas avec lui. C’est ainsi. Il ne lui faut guère longtemps pour que la jolie Monroe gagne la maison de colocation de ses amis. Elle se demande encore comment Mara, Seona pouvaient vivre avec le bordel de Clay, elle avait eu du mal durant ses années de fac. Partager sa chambre avec monsieur Williams tient du miracle, mais cela a ses avantages aussi. Elle ne prend même pas la peine de frapper, elle le connait Clay, s’il n’est pas déjà derrière la porte ça serait surprenant. Elle pousse la porte après l’avoir déverrouillé et lui fait face enfin. Son visage s’illumine d’un sourire et son regard brille par l’émotion de retrouver son ourson grandeur nature. Comme une gamine, Ariane retrouve son jouet préféré qu’elle avait égaré. Il ne lui laisse pas le temps de se décharger de ses affaires et l’enlace avec précipitation. Ariane rit délicatement et se laisse engloutir aussi petite qu’elle est dans ce géant fait de guimauve. « You don’t know how much I missed you princess. » Les émotions la dépassent et elle fait tomber ses affaires au sol et l’enlace à son tour avec affection. Elle se laisse aspirer par le corps très masculin de Clay, se fichant bien d’une asphyxie possible à rester le visage enfoui dans le torse du jeune homme. Il la chatouille par son souffle chaud sur le sommet de son crâne, par le bout de son nez qui se perd dans sa tignasse châtain, par ses mains qui parcourent son dos trop sensible, pas la pression de ses bras sur ses côtes. Elle relève la tête et le fixe le regarde brillant de bonheur. « And I missed you too Cloud. God you’re so hot teddy bear ! It’s so cold outside. I need your hot body. » Elle rit et enfoui de nouveau le bout de son nez glacé contre le pull du jeune homme et le frotte pour le réchauffer. Elle ne peut qu’apprécier ce moment qu’à eux, de chaleur de tendresse, d’amour aussi simple que ce qu’il devrait toujours existait. « Hum I love you so much my Cloud… How did i do to live without you !? » Elle se recule une nouvelle fois le sourire aux lèvres pour le fixer, elle lui plaque un baiser et une trace de rouge à lèvres sur la joue et s’écarte pour observer la pièce cherchant le bazar de Clay. Il n’y a pas grand difficulté à apercevoir le lige dépassant du dessous des meubles des magazines, probablement cochon, cachés sous les coussins du canapé et des tasses usagées exposée comme bibelots d’un nouveau genre sur les étagères. Seulement son attention s’arrête sur un amas de valise derrière eux. Elle les connait ses valises pour les avoir utilisé elle-même lors de voyages romantiques avec Manolo. « He’s back here ? » Sa question est plus rhétorique qu’autre chose. Elle a déjà la réponse. Ariane a un mouvement de recul, de fuite vers la porte, comme pourchasser par sa plus grande peur. Et s’il était à l’étage ? Si c’était un traquenard ? Elle panique, elle a si peur. Elle ne s’est pas décidée à rejoindre la réunion de leurs amis pour ça… Pour ne pas être confronté à lui et à cette âme froide qu’elle avait crue oubliée, détruite, changée. Son regard se fige sur Clay dont elle s’est éloignée. Elle le fixe comme un petit animal pris entre les phares d’une voiture sur une route dans la nuit. Le monstre lumineux est la potentielle réalité qu’on l’est pigé, l’idée que Manolo se tient là-haut sur les marche de l’escalier de l’étage à attendre ce moment, où il descendrait, l’animal c’est cette Ariane vulnérable qui n’a pas le refuge dont elle a dans les bras de James. Clay pourrait-il se montrer à la hauteur de cette mission ? La rassurer.